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Vie

l’avoit élevée dans sa religion. Mais son mari, dont elle respectoit singulièrement la mémoire, l’avoit convertie à la foi catholique. Elle avoit vécu dans la société intime de diverses personnes de distinction, et en savoit un grand nombre d’anecdotes, qui remontoient jusqu’au règne de Charles second. Étant sujette à des attaques de goutte, qui l’obligeoient de garder souvent la chambre, elle aimoit à recevoir quelquefois compagnie. La sienne étoit si amusante pour moi, que j’étois charmé de passer ma soirée auprès d’elle toutes les fois qu’elle le désirait. Notre souper n’étoit composé que d’une moitié d’anchois pour chacun, sur un morceau de pain avec du beurre, avec une pinte d’ale pour nous tous. Mais la conversation de la veuve assaisonnoit délicieusement ce repas.

Comme je rentrois de bonne heure, et que je n’occasionnois presque aucun embarras dans la maison, la veuve avoit de la répugnance à notre séparation ; et quand je parlai d’un autre logement que