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mune. Les personnes mariées, divisées par familles, ont des demeures particulières. Mais tous sont astreints à des repas, à des exercices de piété, à des prières en commun, et même à des récréations communes. Tous restent placés pendant toute leur vie sous la direction, ou, pour mieux dire, sous la tutelle de l'autorité supérieure, et ne sont libres de choisir ni leurs lectures, ni leurs plaisirs, ni leurs occupations. Il ne leur est même pas permis de se marier sans l'autorisation des anciens, et l'on dit que, dans les premiers temps, le sort décidait seul des unions matrimoniales. La communauté des biens n’est cependant pas aussi complète qu’on pourrait le croire et qu’on l'a affirmé souvent. Chaque membre de la société peut disposer du fruit de son travail après avoir contribué, dans certaines proportions définies par les statuts, à l’entretien d’un fonds commun.

Voilà certainement une association digne de notre respect, une association habilement organisée, et de plus assez florissante ; car on évalue à plus de 18,000 le nombre de ses membres ; elle a des ramifications multipliées en Allemagne, en Hollande, en Angleterre, en Écosse, dans l’Empire rosse, dans les États-Unis d’Amérique ; elle a des missionnaires et des colons sur les point les plus éloignés du globe. Eh bien ! quelle conclusion en peut-on tirer en faveur du communisme ? Une constitution semblable pourrait-elle être