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DARW — DARW lois communes, la conciliation des libertés pro- vinciales ou municipales avec la souveraineté du gouvernement central, l’indépendance réci- proque du pouvoir spirituel et du pouvoir tem- porel. Dante n’est pas même étranger à ces rêves de réformes sociales qui prétendent assurer le libre développement de toutes les vocations na- turelles (Paradiso, VIII, discours de Charles Martel). Il reste, en un mot, à tous les points de vue, le plus vivant, non-seulement des poètes, mais dés philosophes du moyen âge. Les meilleures éditions des œuvres complètes de Dante sont celles de Zatta (4 vol. in-4, Venise, 1738) et de Barbera, avec les commentaires de Fraticelli (4 vol. in-12, Florence, 1857). Parmi les anciens commentateurs on consultera surtout avec fruit sur la philosophie de Dante ceux de Landino et de Vellutello, réunis en un seul volume in-f° (Venise, 1596), et, parmi les commentateurs et critiques modernes — Italiens : Conti, Storia délia filosofia (t. II, leçons vn-xi, SanTommaso e Dante)- Perez, la Béatrice svelata (in-12, Palerme, 186.0). — Allemands : Karl Witte, Dante Ali ghieri ’s Igrische Gedichte ùbersetzl und erklœrt (2 vol., Leipzig, 1842); Philalethes (le roi Jean de Saxe), Dante Alighieri ’s Gœllliche Co- mœdia rnetrisch ûbertragen und mit kritischen und historischen Erlàuterungen versehen (3 vol. in-4, Leipzig et Dresde, 1849); Franz Wegele, Dante’sSeben und Werke (in-8, Iéna, 1852); Emil Rûth, Etudiai ûber Dante Allighieri, in-8, Tu- bingue, 1853. — Français : Ozanam, Dante et la philosophie catholique au xm e siècle (Œuvres complètes, t. IV); Paul Janet, Histoire de la science politique (t. I, liv. II, ch. iv); Charles Jourdain, la Philosophie de saint Thomas d’A- quin (t. II, liv. II, ch.m). Em. B.

DARAPTI. Terme mnémonique de convention par lequel les logiciens désignaient un mode de la troisième figure du syllogisme. Voy. la Logique de Port-Royal, 3 e partie, et l’article Syllogisme.

DARII. Terme mnémonique de convention par lequel les logiciens désignaient un mode de la première figure du syllogisme. Voy. la Logique de Porl-Royal, 3 e partie, et l’article Syllogisme.

DARWIN (Érasme), né en 1731, àElston, dans le comté de Nottingham, élève du collège de Cambridge, médecin à Nottingham, puis à Licht- field, enfin à Derby, mort en 1802, jouit, de son vivant et quelque temps après sa mort, comme physiologiste et comme poète, d’une assez grande renommée que l’on a peine à comprendre au- jourd’hui. Ses principaux ouvrages sont : Jardin botanique, poème, Londres, 1791. La seconde partie, les Amours desplantes, a été traduite en français par Deleuze, Paris, an VIII, in-12. — Zoonomie ou lois de la vie organique, Londres, 1793-96, 2 vol. in-4, traduite en français par Kluyskens, Gand, 1810, 4 vol. in-8; — Phytologie ou philosophie de l’agriculture et du jardinage, Londres, 1801, in-8; — Traité sur l’éducation des femmes, Londres, 1797, in-8; — le Temple de la nature, poème posthume, publié dans le recueil de ses œuvres poétiques, Londres, 1806,3 vol. in-8. On voit par ces simples titres que les poèmes de Darwin eux-mêmes ont des sujets scientifiques; il chante l’histoire naturelle. En revanche, il y a moins de science que d’imagination dans ses traités en prose. Le seul important est la Zoo- nomie ; dont nous nous contenterons de résumer les idées confuses et bizarres. Elles ont à peine quelque valeur historique, en ce qu’on peut trouver dans quelques-uns des rêves d’É. Darwin une certaine analogie avec une partie de la doc- trine philosophique de Lamarck, de Geoffroy Saint-Hilaire et de M. Ch. Darwin son petit-fils. Dans la préface de sa Zoonomie, Ë. Darwin s’oppose à ceux qui s’efforcent d’expliquer les lois de la vie par celles de la mécanique et de la chimie. Le principe qui anime le corps vivant en est cependant, dit-il, le caractère distinctif. Son plan et son but sont de faire connaître les lois qui gouvernent les corps organisés, de partir de ces lois observées dans les corps les plus simples pour remonter jusqu’à celles qui régis- sent l’homme, de réduire ces lois en classes, ordres, genres et espèces, et de les faire servir à l’explication des maladies. L’ouvrage se divise donc en trois parties : 1° Physiologie; 2° Patho- logie; 3° Matière médicale. La première seule mérite une rapide analysej parce que Darwin y prétend tirer de la physiologie une sorte de système métaphysique, prouver que nos facultés intellectuelles sont l’effet nécessaire de nos fa- cultés physiques, et construire une genèse des êtres vivants. Toute la nature consiste en deux substances, dont l’une s’appelle esprit et l’autre matière. Mais on ne sait quelles sont la valeur et l’inten- tion de cette distinction, car Darwin n’en fait aucun usage, ne s’occupe que de la matière, et a bien soin de dire qu’il laisse à la révélation la con- sidération de la partie immortelledenotreêtre.Dc ces deux essences, lapremière a lafaculté de com- mencer ou de produire le mouvement, la seconde celle de le recevoir et de le communiquer. Les lois du mouvement sont donc les lois de la nature entière. Les mouvements de la matière sont primitifs ou secondaires. Les lois des mouve- ments secondaires, objet de la mécanique, sont connues. Les mouvements primitifs se divisent en trois classes, selon qu’ils dépendent de la gravitation, se rapportent à la chimie ou sont des effets de la vie. Les mouvements vitaux sont l’objet spécial de la Zoonomie. La première chose que prétend établir Darwin, c’est que le sensorium jouit d’une puissance motrice et que ses mouvements constituent nos idées. Qu’est-ce que le sensorium ? Il est malaisé pour nous de le savoir et Darwin n’en avait pas lui-même une idée bien nette; car le sensorium. dit-il, est non-seulement la substance cérébrale et spinale, les nerfs, les organes du sentiment et les muscles, mais encore le principe vivant. l’esprit d’animation qui vivifie le corps et se manifeste par ses effets. On ne sait même pas quel est ce mouvement qui constitue une idée, au milieu de tous les mouvements fibreux, sensoriaux et autres que Darwin distingue et confond tour à tour. Quoi qu’il en soit du sen- sorium, les fibres des muscles et des organes du sentiment sont contractiles et les circonstances de leurs contractions sont les lois mêmes du mouvement animal. L’esprit d’animation est la cause immédiate de la contraction des fibres, le stimulus des objets extérieurs n’en est que la cause éloignée. Une certaine quantité de stimulus produit l’irritation, c’est-à-dire une action de l’esprit d’animation qui détermine la contrac- tion des fibres. Un certain degré de contraction produit le plaisir ou la douleur, la sensation sous ses deux formes. Une certaine quantité de sensation produit le désir ou l’aversion, d’où naît la volition. Tous les mouvements animaux produits simultanément ou successivement sont liés de telle sorte que le second est disposé àsuivre ou à accompagner le premier, ce qui produit Vassociation ou la causaiion. Le sensorium pos- sède donc quatre facultés ou mouvements, c’est- à-dire qu’il produit des contractions fibreuses en conséquence 1° des irritations produites par les corps extérieurs ; 2° des sensations de plaisirou de douleur ; 3° de la volition ; 4° de l’association des contractions fibreuses entre elles. Ces quatre