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Berlin, 2 vol. in-8, 1829-1835. Pour la Politique, l’édition de Schneider, 2 vol. in-8, Francfort-sur-l’Oder, 1809 ; l’excellente édition de Gœttling, in-8, Iéna, 1824 ; celle de M. Stahr. in-4, Leipzig, 1836-39, avec traduction allemande ; l’édition de M. Fr. Susemihl, avec la traduction de M. Guillaume de Morbeka, Leipzig, in-8, 1872 : celle de Μ. B. Saint-Hilaire. 2 vol. in-8, Paris, 1837, Impr. royale, avec traduction française. Cette édition se distingue de toutes les autres en ce que l’ordre des livres y a été changé et rétabli d’après divers passages du contexte lui-même. Dans cet ordre, le traducteur a jugé que l’ouvrage était complet, ce qu’on avait nié jusque-là. Notre langue compte, outre cette tra¬duction avec le texte, cinq autres traductions sans le texte. Celle de Nicolas Oresme, au xiv° siècle, sous Charles V, imprimée en 1489 ; celle de Louis Leroy, 1568 ; celle de Champagne, an V de la République, 2 vol. in-8 ; celle de Millon, 3 vol. in-8, 1803  ; enfin, celle de Thurot, in-8, 3824. — M. Neumannen 1827, M. Stahr, dans son édition de la Politique, et M. Valentin Rose, Aristotelis pseudepigraphus, 1863, ont donné les fragments du recueil des Constitutions.

L’édition générale de Firmin Didot donne aussi les fragments du Recueil des Constitutions, p. 219-297. de la collection des Fragments d’Aristote, par M. Em. Heitz, 1869, t. IV de l’édition générale.

Notre langue possède aussi plusieurs traductions de la Rhétorique et de la Poétique, ouvrages qui ont donné naissance à une foule de travaux philosophiques et littéraires. Les dernières traductions de la Rhétorique (1870) et de la Poétique (1858) sont celles de Μ. B. Saint-Hilaire.

L’Académie de Berlin a proposé pour sujet d’un de ses prix la collection des Fragments d’Aristote, et c’est à cet ordre d’idées que répondent les deux ouvrages de M. Valentin Rose et de Μ. E. Heitz, 1865.

Pour l’Histoire de la doctrine aristotélique : Jean Launoy, de Varia Aristot. in Academia parisiensi fortuna, avec un supplément de Jonsius, et un autre de Elswich, sur la fortune d’Aristote dans les écoles protestantes, Wittenberg, in-8, 1720. Recherches critiques sur l’âge et sur l’origine des traductions latines d’Aristote, par Jourdain, in-8, Paris, 1819, ouvrage couronné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; 2e édition par son fils, M. Charles Jourdain, 1843. Pour l’ Histoire de la logique en particulier, l’ouvrage de M. Franck et le Mémoire de M. B. Saint-Hilaire, t. II.

Pour la distinction des livres Acroamatiques et Exotériques : la discussion spéciale de M. F. Stahr, tome II des Aristotelia, p. 239 ; celle de M. Ravaisson, Essai sur la Métaphysique, t. I, p. 210.

Pour la transmission des ouvrages d’Aristote, depuis Théophraste jusqu’à Andronicus de Rho¬des et la discussion des passages de Strabon, Plutarque et Suidas, il faut consulter, parmi les travaux parus de nos jours, Schneider, Epimetra, c. ii et iii en tête de son Histoire des animaux ; Brandis, dans le Musée du Rhin, t. II, p. 236-254, et p. 259-284, avec les additions de Kopp duns le troisième volume de ce recueil ; le deuxième volume de Stahr, Aristotelia. p. 1169, et aussi son ouvrage allemand, Aristote chez les Romains ; B. Saint-Hilaire, préface de la Politique ; Ravaisson, Essai sur la Métaphysique, t. I, p. 5 et suiv. ; Pierron et Zévort, traduction de la Métaphysique, t. I, p. 92. Sur ce sujet très-controversé, le travail de M. Stahr est le plus complet. B. S.-H.


ARISTOXÈNE de Tarente, disciple immé­diat, mais disciple ingrat d’Aristote. On dit que, dépité de n’avoir pas été choisi, au lieu de Tnéophraste, pour lui succéder à la tête de l’écolo péripatéticienne, il fut un de ceux qui cherchè­rent à répandre des bruits injurieux contre son maître. Quoi qu’il en soit, Aristoxène se distin­gua par son talent et par l’étendue de ses con­naissances. Fils d’un musicien, il s’occupa luimême de cet art et y appliqua les leçons qu’il avait reçues du pythagoricien Xénophylax. On a conservé de lui un traité en trois livres sur l’harmonie, publié par Meursius et Meibom avec d’autres ouvrages sur la même matièr’e. Lors­que Aristoxène se livra à l’étude de la philoso­phie, il devint disciple d’Aristote ; mais il ne nous reste aucun ouvrage touchant ses doctrines On sait seulement, par le témoignage de quel­ques anciens (Cic., Tuse., lib. I, c. x, xvm, xxn, — Sextus Emp., Adv. Mathem., lib. VI, c. i), qu’il appliquait ses connaissances musicales à la philosophie et surtout à la psychologie ; par exemple, il disait que l’âme n’est pas autre chose qu’une certaine tension du corps (intentio quae­dam corporis) ; et de même qu’en musique l’harmonie résulte des rapports qui existent en­tre les différents tons, ainsi, selon lui, l’âme est produite par le rapport des différentes par­ties du corps. On voit par là qu’à l’exemple de tant d’autres péripatéticiens il penchait vers le matérialisme. Voy. Mahne, de Aristoxeno, phi­losopho peripatetico, in-8, Amst., 1793.

ARNAULD (Antoine), né à Paris, le 6 février 1612, était le vingtième enfant d’un avocat du même nom, qui avait plaidé en 1594, au parle­ment de Paris, la cause de l’Université contre les jésuites. L’exemple de son père et ses pro­pres goûts le portaient à suivre la carrière du barreau ; mais il en fut détourné par l’abbé de Saint-Cyran, directeur de l’abbaye de PortRoyal et ami de sa famille, qui le décida à em­brasser l’état ecclésiastique. Après de fortes études de théologie, où il se pénétra des senti­ments de saint Augustin sur la grâce, il fut ad­mis, en 1643, au nombre des docteurs de la mai­son de Sorbonne. La même année vit paraître son traité de la Fréquente communion ; mais ce livre, dont l’austérité formait un contraste remarquable avec la morale indulgente des jé­suites, souleva des haines si puissantes, cjue, malgré l’appui du Parlement, de l’Universüé et d’une partie de l’épiscopat, l’auteur dut céder à l’orage, et se cacher comme un fugitif. A partir de ce moment, objet de haine pour les uns et d’admiration pour les autres, mêlé activement aux querelles théologiques que les doctrines de Jansenius provoquèrent en France, la vie d’Arnauld fut celle d’un chef de parti, et se passa dans la lutte, dans la persécution et dans l’exil. En 1656, la Sorbonne l’effaça du rang des doc­teurs, pour avoir soutenu cette proposition jan­séniste, que les Pères de l’Église nous montrent dans la personne de saint Pierre un juste à qui la grâce, sans laquelle on ne peut rien, a manqué. Une transaction entre les partis, con­clue en 1669 sous le nom de Paix de Clé­ment Vif, lui procura quelques instants d’un repos glorieux qu’il employa à défendre la cause de l’orthodoxie catholique contre les ministres protestants Claude et Jurieu ; mais en 1679, de nouvelles persécutions de la part de l’archevê­que de Paris, François de Harlay, les rigueurs exercées contre Port-Royal, et les craintes per­sonnelles qu’il inspirait à Louis XIV, l’obligè­rent à quitter la France. 11 se rendit d’abord à Mons, puis à Gand, à Bruxelles, à Anvers, cher­chant de ville en ville une retraite qu’il ne trouvait