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plus concluant que l’article de votre Lettre où vous prenez la défenſe du genre libre dans lequel je me ſuis exercé, à l’imitation de ces Peintres qui ſe délaſſent d’ouvrages ſérieux par des Caricatures. Votre comparaiſon du ſtyle poëtique avec le plomb chaſſé d’une carabine vous feroit ſeule proclamer Poëte, & les vers qui coupent votre proſe confirment ce jugement ; permettez-moi de rectifier le vôtre à mon égard.


  Je ne ſubjugue point les Femmes,
Les Vierges encor moins, c’eſt le fruit défendu.
 Je fuis l’intrigue, & j’abhorre ſes trames,
Mon cœur au pur amour de tout tems s’eſt rendu.
  Quand Vénus daigne me ſourire,
Des fleurs & de l’encens les parfums les plus doux
 Sont mis aux pieds de l’Autel qui m’attire,
  Là, forcé par mes ſens.... je fous,
 Mais, tant je crains d’offenſer ce que j’aime,
Mon cœur, en jouiſſant, ſe le cache à lui-même.


Honneur à Piron dont vous me parlez, malgré ſa fameuſe Ode, il fut plus décent que beau-