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(25) Montcalm avait écrit au ministre de la guerre : " Nous combattrons et nous nous ensevelirons, s’il le faut, sous les ruines de la colonie.

A cette fameuse bataille d'Abraham, les Anglais étaient deux contre un.

(26) "Bigot était l’intendant de la colonie. Margry dit de lui : "Bigot n’avait jamais assez d’argent pour le dissiper." — Ces employés publics, l’intendant Bigot à leur tête, parvinrent, à une époque suprême oii les conjectures ne permettaient point de porter remède aux maux, à accaparer toute la fourniture du roi : elle s’éleva à plus de quinze millions à la fin de la guerre. . . Il (Bigot) faisait enlever au nom du roi les grains et le ? bestiaux à bas prix, et les faisait revendre par la Société à des prix excessifs. Ainsi le pain, qui revenait à la compagnie à 3 sous la livre et la viande à 6, coûtait au public de 20 à 30 sous, et de 40 à 50 sous. On assure qu’il réduisit les habitants de Québec à deux onces de pain par jour, afin de hausser le prix des denrées... Les déprédations de cette Société étaient presque aussi funestes que les entreprises de l’ennemi .... La récolte avait entièrement manqué. Dans plusieurs paroisses, on avait à peine recueilli les semences... Dans les maisons religieuses, la portion journalière fut réduite à une demi-livre de pain par tête ; et il fut proposé de fournir aux habitants des villes une livre de bœuf, de cheval ou de morue sèche par tête, outre le quarteron de pain qui leur était distribué alors, et qui fut jugé insuffisant. . . En décembre 1758, la ration fut encore amoindrie... Il y avait longtemps que le peuple, à Québec comme à Montréal. ne mangeait presque plus de pain. et que les officiers même, à Québec comme à Montréal, n’en avaient qu’un quarteron par jour. . . Au mois d’avril suivant (1759), on fut obligé de réduire encore la ration des habitants de Québec, et de la fixer à deux onces de pain et à huit onces de lard ou de morue par jour. On vovait des homanes tomljer de faiblesse dans les rues par défaut de nourriture. Plus de trois cents Acadiens réfugiés moururent do misère et de faim."’ (GARNEAU, Hist. du Canada.)

(27) Bataille de Sainte-Foye, 28 avril 1760. Ce fut la dernière que se livrèrent chez nous les deux puissances ennemies — si l’on en excepte le combat de l'Atalante, une résistance désespérée et non une bataille. Le chevalier de Lévis, plus tard maréchal de France, y sauva l'honneur du drapeau par une dernière victoire.