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Et, sous le drapeau neuf, symbole de leurs droits,
Sauver la République en bousculant les rois !
Puis commence, géante, incroyable, inouïe,
Se déroulant aux yeux de l’Europe éblouie,
L’héroïque légende où l’univers entier
Au sublime haillon dut demander quartier.
Oui, ce haillon troué, mais que la gloire inonde,
A passé, mon enfant, sur le ventre du monde !

Incline-toi devant ses lambeaux vénérés !
Avec tout ton amour baise ses plis sacrés ;
Car ce drapeau sans peur, digne des chants d’Homère,
Ce drapeau, mon enfant, c’est celui de ta mère !

Il fut vaincu, c’est vrai ; plus tard la trahison
Déshonora son aigle et souilla son blason ;
Mais lui, sans tache même au jour de la défaite,
Toujours fier, toujours pur, il brille encore au faîte
De tout ce que le siècle a produit de plus grand ;
C’est l’emblème sacré, c’est le témoin flagrant
Des conquêtes du droit contre la tyrannie.