Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée


Est forcé de plier devant Chénier qui crie :
― Victoire, mes enfants ! victoire, grâce à Dieu !

Un cri désespéré lui répondit :
                                     ― Au feu !

Ces forts, voyant contre eux tourner la tragédie,
Avaient à leur secours appelé l’incendie.
Ils avaient fait leur œuvre, et l’église brûlait :
L’espoir, l’espoir dernier des héros s’envolait.
Il ne leur restait plus qu’à succomber en braves.

Du portail à l’abside et des clochers aux caves,
La flamme faisait rage. Alors l’œil ébloui
Vit là se dérouler un spectacle inouï.
Pendant que du brasier les spirales rampantes
Sapaient les murs noircis et rongeaient les charpentes,
Et, que, dans les horreurs d’un vaste embrasement,
L’édifice flambait, ― de moment en moment,
Du haut de la bâtisse à demi consumée,
Aux lueurs des éclairs, au sein de la fumée,