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Sans fiel devant le crime, indulgent pour la faute,
Tout entier au pays, son cœur ne put haïr
Même les renégats payés pour le trahir !

Ô Papineau ! bientôt disparaîtra la trace
Des luttes qu’autrefois dut subir notre race.
Déjà, sur un monceau de préjugés détruits,
De tes combats d’antan nous recueillons les fruits.
Mais, quel que soit le sort que l’avenir nous garde,
Ainsi qu’au temps passé, debout à l’avant-garde,
À notre tête encore, ô soldat des grands jours,
Demain comme aujourd’hui nos yeux verront toujours,
― Que l’horizon soit clair ou que le ciel soit sombre, ―
Se dresser ton génie et planer ta grande ombre.