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LES CHOSES QUI S’EN VONT

Il faut pourtant ajouter que cette coquetterie était tout à fait étrangère à sa confection. Il s’agissait de préserver efficacement les choux et les carrés d’oignons, contre la gourmandise des vaches et des poules, sur lesquelles ces légumes exercent une fascination qui devient de la fureur : c’est probablement cela qui leur a valu le nom d’animaux domestiques.

C’est à la suite de déprédations répétées de ce genre, que le cheval — cette conquête de l’homme — a vu son élégance et sa noblesse subir l’épreuve du licou, du carcan et de l’enfarge. Quant à l’espèce bovine, elle s’est vue affublée, pour la même raison, de planches sur les yeux, de traverses sur les cornes et d’encloppes aux pieds, alors que la race ovine allait parodier dans nos champs le passage des coursiers romains traînant le quadrige impérial.

Aussi quel lourd fardeau d’inquiétudes le cultivateur ne déposait-il pas