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FÉVAL (PAUL-HENRI)


Né à Rennes, le 27 septembre 1817, il n’a jamais cessé d’être Breton d’esprit et de cœur. Avocat à dix-neuf ans, apprenti banquier à vingt et un, correcteur d’épreuves, puis rédact- eur au Nouvelliste, il faisait entre temps quelques jolis vers comme ceux qu’on va lire, et des couplets pour des amis qui se partageaient à trois ou quatre la fabrication d’un vaudeville. Il écrivit quelques articles pour l'Encyclopédie catholique, devenue ensuite l'Encyclopédie du XIXe siècle, et s’attacha un instant aux feuilles royalistes la Mode et la Quotidienne.

On lui commanda un jour, je ne sais plus dans quel grand journal, les Mystères de Londres, pour faire concurrence aux Mystères de Paris, dont le succès était alors énorme. Sans s’effrayer d’une si grosse tâche, il les développa avec une vogue presque égale, en onze volumes qu’il signa : sir Francis Tro- loppe.

Dès lors il se trouva lancé dans l’engrenage compliqué des romans sans fin où nous ne le suivrons pas, malgré l’habileté de ses machines.

Aujourd’hui, par une évolution qui n’étonne que ceux qui ne le connaissaient pas, il est revenu à la littérature religieuse de la Quotidienne et de l'Encyclopédie catholique.

SON NOM
Le nom de celle que j’aime,
......................
Je ne le dis qu’à moi-même…
LOÏSA PUGET.

On rêve, quand la lune est doucement voilée,
Quand l’œil distrait s’égare à la voûte étoilée,
Quand la terre est sans bruits.
Des souvenirs d’amour viennent reposer l’âme ;