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que l’usage n’en était pas étranger à ceux même, tels que Chateaubriand, Balzac, Soulié, Eugène Sue, Georges Sand, dont on pouvait penser que la prose était le langage exclusif.

Notre choix, dans cette foule de génies ou de talents, n’a pas été difficile. Nous l’avons fait aussi large que l’exigeait leur nombre.

A l’exception de quelques-uns, qui n’ont pas suffisamment marqué, ou de quelques autres d’une fougue et d’une fantaisie trop excentriques : Lassailly, par exemple , Philothée O’Neddy, Petrus Borel, etc., tous y ont trouvé place pour des extraits de leurs œuvres, dans la proportion à laquelle leur donnait droit leur renommée.

La notice sur chacun a été écrite avec autant de soin que possible et contient assez de détails pour que l’on puisse avoir ainsi, par fragments, l’histoire du Romantisme et de ses Cénacles : le grand qui siégeait chez Victor Hugo, à la place Royale ; l’autre, moins magistral, qui faisait son joyeux tapage à l’impasse du Doyenné, chez Théophile Gautier. C’étaient des écoles irrégulières : on en faisait partie un jour, on s’en échappait le lendemain, pour y revenir à sa fantaisie ; et, somme toute, on ne cessait pas d’être indépendant.

Il était donc malaisé, pour nous, d’en bien fixer les groupes. Nous ne l’avons pas tenté. Afin de