Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les noms et l’épopée : Champlain, nos missionnaires ; nos héros : Dollard, Bougainville, Iberville, Hélène (?) de Verchères et tous ceux qui s’immortalisèrent pour la race et la croix !… (P. 194-195.)

Ici le pauvre garçon se sent hors de combat. Pour suprême argument, il ne lui reste plus que d’invoquer le nom de l’abbé Lavoie.

— … Pourquoi seriez-vous impitoyable ? L’abbé Lavoie m’a pardonné, lui…

— Tu mens !  s’écrie le père, furieux… L’abbé Lavoie ne peut t’avoir pardonné, lui moins que tout autre !… IL AIME TROP BIEN SON CHRIST POUR AVOIR SANCTIONNÉ (sic) TON AMOUR D’UNE FILLE DE RENAN !… (P. 201.)

Enfin, pour résumer le débat, il en vient à déclarer, purement et simplement, que Jules n’est plus son fils et que Marguerite Delorme, n’ayant pas la foi, ne peut être autre chose qu’une femme de mauvaise vie : excusez du peu !

…Les Hébert n’ont jamais fraternisé, que je sache, avec les ennemis du Christ !… Jules est le premier qui déchoit !… Avant d’avoir aimé CETTE FILLE (sic), il était de ma race, il n’en est plus !… (P. 203.)

⁂ Tels sont, peints par eux-mêmes, les deux personnages préférés de l’auteur. Il leur a prêté tout son esprit et toute son âme ; d’un bout à l’autre du livre, c’est M. Hector Bernier lui-même qui parle par la bouche de Jules Hébert et d’Augustin Hébert, représentants tous deux, comme il les appelle, de « l’âme canadienne ». Ils nous livrent la pensée maîtresse et le fond même de l’œuvre.

Ils nous aident aussi à pénétrer, dans une lar-