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— SON PÈRE A-T-IL DES TARES QUI SOUILLENT ?

— Vous ne pouvez pas le deviner, c’est pour cela que je suis un lâche, mon père…

— Mais dis-le moi donc, mon enfant, tu ne vois pas que je souffre !…

— C’EST LA FILLE D’UN ATHÉE, murmura le jeune homme, en courbant la tête sous l’orage qui viendrait. (P. 167-168.)

Et pour mieux marquer encore la gravité de sa faute, il ajoute (même page, quelques lignes plus bas) :

— Elle m’a dit qu’elle ne croyait pas au Dieu dont j’adorais la puissance devant l’Océan vaste.

La malheureuse ! elle ne croit pas au Dieu dont notre Québecquois adorait la puissance devant l’Océan vaste ! Cette idée lui fait si mal au cœur qu’après l’avoir confiée à l’abbé Lavoie il se croit tenu d’aller en instruire encore sa mère et sa sœur.

Eh bien ! vous aviez trop de confiance en moi, vous tous, J’AIME LA FILLE D’UN ATHÉE, J’ADORE UNE FEMME SANS DIEU… (P. 186.)

⁂ Vous avez vu en raccourci, dans les lignes qui précèdent, le portrait du jeune Canadien idéal, c’est-à-dire du jeune homme selon l’esprit et le cœur de M. Hector Bernier. Un autre personnage non moins choyé de l’auteur, c’est Augustin Hébert, le père de son héros. Souffrez qu’on vous le présente ici, dans le moins de mots possible.

Nous en avons, dès les premières pages du livre, un signalement bien reconnaissable : BEAU TYPE DE CANADIEN. — SIX PIEDS. — IN-