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ADIEUX À NOS VIEUX BUREAUX[1]

Vendredi soir.

Voici donc le dernier article que j’écris rue Sainte-Thérèse… M. l’Administrateur du Nationaliste nous fait savoir, en effet, que dès lundi nous serons installés définitivement rue Saint-Jacques, avec nos paperasses et nos livres. Je ne demande pas mieux ! En vérité, il y a assez longtemps que nous habitons ce local insalubre, aux plafonds écrasés, aux murs moisis, en cette rue sombre et reculée. Il y a assez longtemps que nous grelottons, été comme hiver, dans cette masure perpétuellement humide, et que nous nous y ruinons les yeux en plein midi, à la lueur des becs de gaz… Enfin, tout cela va changer : ce n’aura pas été trop tôt !

Et pourtant…

Pourtant, je ne puis sans émotion penser à ce départ — qui m’attriste peut-être encore plus qu’il ne me réjouit, — et c’est pourquoi je suis venu ce soir ici — seul à minuit, seul et sombre comme un amoureux de 1830… ou un échevin de 1909.

  1. Nationaliste, 19 décembre 1909.