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LA FAILLITE (?) DU NATIONALISME

ou au « devoir de sentiment, » en levant l’étendard de la révolte contre l’Angleterre, pour aider à la France ? Contre laquelle de leurs « deux mères-patries » lèveront-ils une main matricide ?

Les hommes à courtes vues et les démagogues sans conscience et sans responsabilité qui ont entrepris cette campagne…

— et c’est-à-dire qui ont bien osé soutenir, eux aussi, que le Canada avait « un intérêt vital au maintien de la France », et par suite le devoir de lui porter secours —

… sont les véritables fauteurs des discordes nationales. Si la guerre civile éclate dans notre pays avant dix ans, leur mémoire en portera le poids. — (Cf. le Devoir du 31 octobre.)

Conclusion : Pour éviter que « la guerre civile » n’éclate chez nous « avant dix ans », cessons encore une fois, cessons sans plus tarder de faire appel aujourd’hui aux Canadiens français au nom de leurs sympathies françaises, cessons de mêler le nom de la France à cette affaire !

Résumons-nous. Cependant que d’une part M. Bourassa prétendait, partisan déclaré de l’intervention, aboutir sur ce point, « bien que pour des motifs différents », « aux mêmes conclusions » que l’Action Sociale, — et c’est-à-dire que toute la presse impérialiste, — d’autre part il proclamait que pas plus pour l’Angleterre que pour la Russie — et pas plus pour la France que pour l’Angleterre — nous n’avions à nous mêler de cette guerre. Autrement dit, l’intervention, à l’entendre, lui paraissait bien l’indis-