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M. L.-J. TARTE ET LA PRISE DE SCUTARI

Voilà sans doute qui fera plaisir au roi Nicolas lorsqu’il lira cela dans la Patrie.

Pourtant, M. Louis-Joseph Tarte voudra-t-il bien nous permettre une observation : — Ne craint-il pas en vérité que son ressentiment contre « les grandes puissances » l’ait égaré sur le compte des Monténégrins ?

Oh ! loin de nous l’idée de défendre l’Europe…! Certes, les « clauses du traité de Berlin »…!

Loin de nous encore plus l’intention de nier aux Monténégrins leur courage, leur bravoure de soldats, leur fierté de patriotes. Avec le directeur de la Patrie, nous ne demandons pas mieux que de leur reconnaître toutes ces qualités.

Mais, franchement, — et c’est ici que nous en voulions venir, — M. Louis-Joseph Tarte pense-t-il, en son âme et conscience, que ce sont là des qualités dont il faille faire si grand cas ?

Croit-il qu’il est bon, qu’il est salutaire pour le bien public, de les vanter dans les journaux ?

N’estime-t-il pas au contraire qu’il conviendrait plutôt, sinon de les déprécier, au moins de les tenir dans l’ombre de plus possible ?

Pour nous, disons-le hardiment, ces Monténégrins ne nous inspirent qu’un profond mépris. Ce sont des sauvages.

Comment ! voilà des gens qui meurent pour leur patrie !

Voilà des gens qui se font tuer pour leur race !