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THÉORIE DE LA CHALEUR.

s’agit, est beaucoup plus changée par les accroissements de température, que celle de la capacité spécifique.

Enfin la dilatabilité des solides, ou la disposition à augmenter de volume, n’est point la même à toutes les températures : mais dans les questions que nous avons traitées, ces changements ne peuvent point altérer d’une manière sensible la précision des résultats. En général, dans l’étude des grands phénomènes naturels qui dépendent de la distribution de la chaleur, on est fondé à regarder comme constantes les valeurs des coëfficients. Il est d’abord nécessaire de considérer sous ce point de vue les conséquences de la théorie. Ensuite la comparaison attentive de ces résultats avec ceux d’expériences très-précises, fera connaître quelles sont les corrections dont on doit faire usage, et l’on donnera aux recherches théoriques une extension nouvelle, à mesure que les observations deviendront plus nombreuses et plus exactes. On connaîtra alors quelles sont les causes qui pourraient modifier le mouvement de la chaleur dans l’intérieur des corps, et la théorie acquerra une perfection qu’il serait impossible de lui donner aujourd’hui.

La chaleur lumineuse, ou celle qui accompagne les rayons de lumière envoyés par les corps enflammés, pénètre les solides et les liquides diaphanes, et s’y éteint progressivement en parcourant un intervalle de grandeur sensible.

On ne pourrait donc point supposer, dans l’examen de ces questions, que les impressions directes de la chaleur ne se portent qu’à une distance extrêmement petite. Lorsque cette distance a une valeur finie, les équations différentielles prennent une forme différente : mais cette partie de la théorie ne présenterait des applications utiles qu’en se fondant sur des