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CHAPITRE IX.

opposé à une équation, qu’une proposition de ce genre, où l’on exprimerait l’égalité de quantités qui ne peuvent être comparées. Pour éviter cette erreur, il suffit de donner quelque attention à la démonstration et aux conséquences du lemme précédent (art. 65, 66, 67, et art. 75).

4o Quant aux notions dont nous avons déduit pour la première fois les équations différentielles, elles sont celles que les physiciens ont toujours admises. Nous ignorons si quelqu’un a pu concevoir le mouvement de la chaleur, comme étant produit dans l’intérieur des corps par le seul contact des surfaces qui séparent les différentes parties. Pour nous, une telle proposition nous paraîtrait dépourvue de tout sens intelligible. Une surface de contact ne peut être le sujet d’aucune qualité physique ; elle n’est ni échauffée, ni colorée, ni pesante. Il est évident que lorsqu’une partie d’un corps donne sa chaleur à une autre, il y a une infinité de points matériels de la première, qui agissent sur une infinité de points de la seconde. Il faut seulement ajouter que dans l’intérieur des matières opaques, les points dont la distance n’est pas très-petite ne peuvent se communiquer directement leur chaleur ; celle qu’ils s’envoient est interceptée par les molécules intermédiaires. Les tranches en contact sont les seules qui se communiquent immédiatement leur chaleur, lorsque l’épaisseur de ces tranches égale ou surpasse la distance que la chaleur envoyée par un point, parcourt avant d’être entièrement absorbée. Il n’y a d’action directe qu’entre les points matériels extrêmement voisins, et c’est pour cela, que l’expression du flux a la forme que nous lui attribuons. Ce flux résulte donc d’une multitude infinie d’actions dont les effets s’ajoutent ; mais ce n’est point pour cette cause