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THÉORIE DE LA CHALEUR.

Cet effet est précisément celui qui a lieu lorsque la chaleur se propage dans les corps solides ; car les molécules qui composent les corps sont séparées par des espaces vides d’air, et ont la propriété de recevoir, d’accumuler et d’émettre la chaleur. Chacune d’elles envoie ses rayons de toutes parts, et en même temps elle reçoit ceux des molécules qui l’environnent.

45.

La chaleur envoyée par un point situé dans l’intérieur d’une masse solide, ne peut se porter directement qu’à une distance extrêmement petite ; elle est, pour ainsi dire, interceptée par les particules les plus voisines ; ce sont ces dernières seules qui la reçoivent immédiatement, et qui agissent sur les points plus éloignés. Il n’en est pas de même des fluides aériformes ; les effets directs de l’irradiation y deviennent sensibles à des distances très-considérables.

46.

Ainsi la chaleur qui sort dans toutes les directions d’une partie d’une surface solide, pénètre dans l’air jusqu’à des points forts éloignés ; mais elle n’est émise que par les molécules du corps, qui sont extrêmement voisines de la surface. Un point d’une masse échauffée, placé à une très-petite distance de la superficie plane qui sépare la masse de l’espace extérieur, envoie à cet espace une infinité de rayons ; mais ils n’y parviennent pas entièrement ; ils sont diminués de toute la quantité de chaleur qui s’arrête sur les molécules solides intermédiaires. La partie du rayon qui se dissipe dans l’espace est d’autant moindre, qu’elle traverse un plus long intervalle dans la masse. Ainsi le rayon qui sort perpendiculairement à la superficie a plus