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THÉORIE DE LA CHALEUR.

134.

COROLLAIRE II.

Si l’on se représente dans l’intérieur du même solide un plan M parallèle à ceux qui le terminent, on voit qu’il s’écoule à travers ce plan une certaine quantité de chaleur pendant l’unité de temps ; car deux points très-voisins, tels que m et n, dont l’un est au-dessous du plan et l’autre au-dessus, sont inégalement échauffés ; le premier, dont la température est plus élevée, doit donc envoyer au second, pendant chaque instant, une certaine quantité de chaleur qui, au reste, peut être fort petite, et même insensible, selon la nature du corps et la distance des deux molécules. Il en est de même de deux autres points quelconques séparés par le plan. Le plus échauffé envoie à l’autre une certaine quantité de chaleur, et la somme de ces actions partielles, ou de toutes les quantités de chaleur envoyées à travers le plan, compose un flux continuel dont la valeur ne change point, puisque toutes les molécules conservent leur température. Il est facile de prouver que ce flux ou la quantité de chaleur qui traverse le plan M pendant l’unité de temps, équivaut à celle qui traverse, pendant le même temps, un autre plan N parallèle au premier. En effet, la partie de la masse qui est comprise entre les deux surfaces M et N, recevra continuellement, à travers le plan M, autant de chaleur qu’elle en perd à travers le plan N. Si la quantité de chaleur qui, pénétrant au-delà du plan M, entre dans la partie de la masse que l’on considère, n’était point égale à celle qui en sort par la surface opposée N, le solide compris entre les deux surfaces acquérerait une nouvelle chaleur, ou perdrait une partie de