Page:Fourier - Théorie analytique de la chaleur, 1822.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
THÉORIE DE LA CHALEUR.

la superficie, ou celui de l’enveloppe qui la couvre, procure le même effet, soit qu’il se rapporte à la surface intérieure ou à la surface extérieure.

On aurait regardé comme inutile de faire remarquer ces diverses conséquences, si l’on ne traitait point ici des questions toutes nouvelles, dont les résultats peuvent être d’une utilité immédiate.

86.

On sait que les corps animés conservent une température sensiblement fixe, que l’on peut regarder comme indépendante de la température du milieu dans lequel ils vivent. Ces corps sont, en quelque sorte, des foyers d’une chaleur constante, de même que les substances enflammées dont la combustion est devenue uniforme. On peut donc, à l’aide des remarques précédentes, prévoir et régler avec plus d’exactitude l’élévation des températures dans les lieux où l’on réunit un grand nombre d’hommes. Si l’on y observe la hauteur du thermomètre dans des circonstances données, on déterminera d’avance quelle serait cette hauteur, si le nombre d’hommes rassemblés dans le même espace devenait beaucoup plus grand.

À la vérité, il y a plusieurs circonstances accessoires qui modifient les résultats, telles que l’inégale épaisseur des parties des enceintes, la diversité de leur exposition, l’effet que produisent les issues, l’inégale distribution de la chaleur de l’air. On ne peut donc faire une application rigoureuse des règles données par le calcul ; toutefois, ces règles sont précieuses en elles-mêmes, parce qu’elles contiennent les vrais principes de la matière : elles préviennent des raisonnements vagues et des tentatives inutiles ou confuses.