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présentait en avant une véranda soutenue par cinq piliers rectangulaires. Avant la secousse, deux de leurs faces étaient parallèles aux murs de la maison, mais après la commotion leur orientation se montra changée, quelques-uns d’entre eux avaient tourné de 14 à 28° autour de leur axe vertical… Dans l’église d’Ilopango, dont les murs latéraux étaient orientés de l’est à l’ouest, le toit était soutenu par deux files de huit piliers de bois : tous ces poteaux ont tourné de 5 à 6° dans le même sens que ceux de la maison du commandant. (À ce propos, nous ferons remarquer que dans un même édifice le sens de la rotation n’est pas nécessairement le même pour toutes les pièces qui présentent ce phénomène.)

On a cité aussi comme exemple de phénomène gyratoire les mouvements de rotation éprouvés par la frégate russe la Diane, dans le port de Simoda, au Japon, le 23 décembre 1854 ; mais comme nous l’avons vu précédemment, la cause de la gyration de la frégate n’est pas due à l’action directe des secousses, elle a été simplement le résultat du tourbillonnement des eaux du port causé par une série successive et rapide de flux et de reflux anormaux d’une extrême violence.

Lorsqu’un tremblement de terre se prolonge, il se compose dans son ensemble d’une série de commotions séparées par des intervalles divers, d’intensités inégales, correspondant souvent à des épicentres différents ; il était intéressant de faire, pour ainsi dire, la somme de la force totale dépensée par la nature dans chacun de ces cataclysmes. C’est pourquoi on a cherché à évaluer