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INTRODUCTION

moins alambiquée : « Il y a, fondé dans la joie par les vieilles familles royales pour le plus grand ornement du Népal, un couvent, nommé Çrî Hlam, délices de toute créature, où brille la parole du Buddha, éternellement : c’est dans ce couvent, océan des traités de la discipline, que le docte Sujâtabhadra écrivit… cette Aṣṭasâhasrikâ. » Suit un souhait de bonheur sans égal à l’adresse du lecteur de ce livre. Le nom du couvent de Hlam nous est encore connu par le colophon du Ms. Add. 866, dont nous avons déjà parlé et qui y fut également écrit, huit ans avant le nôtre. Nous y retrouvons les mêmes éloges emphatiques : c’est « le royal couvent de Çrî Hlam… dont on célèbre la vaste gloire et qui brille comme l’œil du Népal… » La part de l’exagération faite, il se peut que ce couvent fut effectivement, comme le prétendaient ses moines, l’un des plus anciens et des plus importants du Népal. Quant au scribe nous nen connaissons pas d’autre mention. L’Add. 866 lui-même est l’œuvre, non de Sujâtabhadra, mais d’un certain Maticandra[1].

Cependant notre manuscrit ne demeura pas dans ce saint asile de Hlam et il semble avoir eu bien des aventures, si nous en croyons le second colophon. Celui-ci nous transporte cent vingt-quatre ans plus tard « en l’année courante 259e, le cinquième jour de la quinzaine claire du mois de Kârtika (octobre-novembre), sous le règne de Mânadeva[2] ». Et voici

  1. Voici ce que nous avons pu déchiffrer de ce passage très effacé du colophon de l’Add. 866 que M. C. Bendall ne s’est pas avec raison attardé à lire en entier :

    Râjye prati ᴗ ᴗ   ᴗ – ᴗ   ᴗ vairisaṃghe
    Çrî Hlaṃvihâra iti kîrtitakîrttipuṃje
    Nepâlanetraka iva pratibhâti yas tu,
    Tasminn ᴗ   – ᴗ ᴗ   ᴗ – ᴗ   ᴗ – ᴗ   – –   ,
    Mokṣâcayo yaḥ sumati(r) Maticandranâmâ
    Yo ’ lalikhid Bhagavatyaṣṭasahasrikâkhyâm,
    Âryâṃ Jinasya jananî(ṃ) ᴗ   ᴗ – ᴗ   – –
    Sallekhakena susamdhitakauçalena,
    Sambodhisaukhyapadavîprati – ᴗ hetoḥ.

    Pralekhya, etc. M. C. Bendall donne la fin du colophon.

  2. Une inscription découverte au Népal par M. G. Bendall lui a fourni exac-