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priyamvadâ. Si c’est en secret, cela demande réflexion ; si c’est promptement, cela est aisé.

anasoûyâ. Comment cela ?

priyamvadâ. Le sage roi n’a-t-il pas montré son inclination pour elle par ses tendres regards, et ne paraît-il pas amaigri pour avoir manqué de sommeil ces jours-ci ?

le roi, à part, se regardant lui-même. En vérité, je suis tel qu’elle le dit :

En effet,

« Ce bracelet, avec ses pierres précieuses dont la couleur est altérée par mes larmes, que la souffrance a rendues brûlantes, et qui, chaque nuit, coulent de mes yeux abaissés sur mon bras, ce bracelet s’échappe de mon poignet, où ne le retient pas même la marque de la corde de l’arc, et il faut à chaque instant le remettre à sa place ! »

priyamvadâ, après avoir réfléchi. Il faut faire pour le roi une lettre d’amour ; puis, comme si c’était le reste d’une offrande à une divinité, je la ferai parvenir aux mains du roi, cachée dans une fleur de jasmin.

anasoûyâ. Il me plaît, ce moyen ingénieux. Mais qu’en dit Sakountalâ ?

sakountalâ. Le moyen proposé par notre amie a besoin d’être bien examiné.

priyamvadâ. Allons ! songe maintenant à