Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourrais-je parler ? Mais je serai pour vous deux une cause de chagrin.

toutes deux. C’est là, justement, la cause de notre insistance ; car une souffrance partagée par de tendres amies devient un mal supportable.

le roi. « Interrogée par des personnes qui partagent ses peines et ses plaisirs, la jeune fille ne pourra taire la cause du chagrin qu’elle a dans le cœur. Et moi, qu’elle a regardé plusieurs fois, quand elle se retournait avec complaisance, j’éprouve en ce moment une crainte extrême d’entendre sa réponse ! »

sakountalâ. Amie, depuis que le saint roi, gardien des bosquets de l’ermitage, s’est présenté pour la première fois à ma vue… (Elle semble confuse en prononçant ces mots à demi-voix.)

toutes les deux. Parle, chère amie.

sakountalâ. C’est depuis ce moment que je suis dans cet état, causé par l’inclination qui m’attire vers lui.

le roi, avec joie. J’ai entendu ce que je désirais entendre !

« L’Amour, auteur de mes peines, en est devenu lui-même le consolateur, comme le jour assombri par des nuages orageux rafraîchit ensuite les créatures avec la pluie. »