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qui m’est si chère, me voilà, ami, comme celui qui, ayant traversé une rivière aux eaux abondantes, se passionne pour un mirage ! »

mâdhavya, à part. Voilà maintenant Sa Majesté qui, après avoir traversé une rivière, rencontre un mirage ! (Haut.) Que reste-t-il à peindre ici ?

la nymphe sânoumatî. Tout site qui plaît à mon amie, il va vouloir le peindre.

le roi. Écoute :

« Il reste à peindre la rivière Mâlinî, avec un couple de cygnes couché sur le sable du rivage ; puis, aux deux côtés de ses bords, les collines pures, au pied de l’Himalaya, où demeurent les daims. Je veux aussi, sous un arbre, aux branches duquel sont suspendus des vêtements d’écorce, représenter une gazelle fauve qui frotte son œil gauche à la corne d’une gazelle noire. »

mâdhavya, à part. À ce que je vois, il va remplir le tableau d’une foule d’ascètes à barbe pendante !

le roi. Ami, il reste encore à faire un ornement de Sakountalâ qui a été ici oublié par nous.

mâdhavya. Où est-ce donc.

la nymphe sânoumatî. Ce sera quelqu’ornement convenable pour une jeune fille habitante de la forêt.

le roi. « Une fleur d’acacia sur sa tige