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le prisonnier. Je soutiens ma famille avec des pièges à prendre les poissons, tels que des filets, des hameçons et le reste.

le chef de la police, souriant. Jolie profession, vraiment !

le prisonnier. Seigneur, ne parlez pas ainsi.

« La condition dans laquelle on est né, quoique méprisée, ne doit pas être abandonnée ; le Brahmane, cruel dans le sacrifice qui ôte la vie à un animal[1], peut cependant être doux et compatissant. »

le chef de la police. Après, après ?

le prisonnier. Un jour que je coupais en morceaux un poisson qu’on appelle rôhita, j’ai aperçu cet anneau orné de cette pierre précieuse. Puis, comme je le montrais pour le vendre, j’ai été arrêté par vos seigneuries. Tuez-moi ou laissez-moi aller, mais c’est bien ainsi qu’il est venu entre mes mains.

le chef de la police. Djânouka, ce misérable à mauvaise odeur est sans nul doute un pêcheur. Mais il faut rechercher

  1. La loi brahmanique permet dans un cas pressant de manger la chair d’un animal, et prescrit dans certains sacrifices le meurtre des animaux. Le bouddhisme, au contraire, n’admet, dans aucun cas, qu’on donne la mort à un être vivant, quel qu’il soit.