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« D’un côté le dieu de la lune s’avance vers le sommet du mont derrière lequel il se couche ; et, de l’autre côté, le soleil, précédé par Arouna (l’aurore).

« Par le coucher et le lever simultanés des deux astres qui donnent la lumière, le monde est conduit, pour ainsi dire, dans ses diverses conditions.

« La lune étant couchée, la fleur même du lotus ne réjouit plus ma vue, car sa beauté n’est plus qu’un souvenir[1].

« Les chagrins d’une jeune fille, produits par l’absence de l’objet aimé, sont au-dessus de ce qu’elle peut supporter ! »

anasoûyâ entre, en écartant à la hâte le rideau qui forme le fond de la scène. Quelqu’étranger qu’on soit aux affaires du monde, on voit bien que le roi s’est conduit d’une manière indigne à l’égard de Sakountalâ.

le disciple. Je vais annoncer au vénérable maître que l’heure est venue de faire l’offrande au feu. (Il sort.)

anasoûyâ. Quoique bien éveillée, je me demande : Que faire ? Mes mains et mes pieds ne s’acquittent pas même de leurs fonctions indispensables. Que l’Amour soit donc satisfait maintenant, lui par qui notre

  1. Les fleurs de certains lotus se ferment le jour.