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expédition, et à six heures nous étions de retour à la gare de Belgodère où M. Foucaud se trouvait déjà. Quelques minutes après, nous prenions congé de notre généreux compagnon et le train nous emportait dans la direction de Ponte-Leccia.




De Belgodère à Pietra-Moneta. — 16 mai.


L’aspect du pays que parcourt la ligne, toute faite de circuits innombrables, est d’une grande variété. Tantôt l’horizon se resserre entre de hautes montagnes dont les flancs boisés descendent en pente abrupte jusqu’au fond d’immenses ravins ; puis tout à coup s’ouvre une vallée, et durant une minute apparaissent des lointains indécis, des collines fuyantes parsemées de plaques d’ombre ou blanches de lumière, et parfois à l’horizon, un coin de bleu qui est la mer.

À chaque instant le sifflet de la locomotive signale une courbe, un tunnel, un viaduc, une rampe. Après la station de Palasca, que l’on apercevait hier au fond d’un affreux précipice, nous descendons à Novella, pour nous enfoncer cette fois au cœur du maquis.

Il n’existe pas de chemin tracé qui conduise à Pietra-Moneta, pauvre hameau situé à l’embranchement de la route de Calvi avec celle de Ponte-Leccia, et où l’on nous a assuré que nous trouverions à déjeuner. Nous essayons d’avoir des renseignements auprès de plusieurs habitants du village, mais sans parvenir