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TROIS SEMAINES D’HERBORISATIONS


EN CORSE


PAR MM. J. FOUCAUD ET E. SIMON.


Depuis quelques années un mouvement de curiosité semble s’accentuer en faveur de la Corse ; la douceur de son climat, la rare variété de ses paysages, l’originalité des mœurs de ses habitants attirent de plus en plus vers elle, par delà les flots bleus de la Méditerranée, les visiteurs cosmopolites de notre merveilleuse Côte d’Azur, et avec eux les artistes et les savants. L’heure est venue où, grâce à l’extension des voies ferrées et à l’exploitation méthodique des curiosités de l’île par des agences anglaises, la belle patrie de Colomba va perdre ce charme singulier, fait d’appréhension et d’intérêt, qui était jusqu’ici resté attaché à son nom, et profaner à tout jamais, devant l’invasion du « tourisme », la solitude de ses montagnes et le mystère de ses maquis.

La poésie en souffrira sans doute, mais quel est le coin privilégié où elle n’ait point été déflorée ? En revanche peut-être la science y gagnera-t-elle, car les richesses de la Corse, dans le domaine de l’histoire naturelle, sont loin d’être parfaitement connues.