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le port de Propriano, le plus important du sud-ouest de l’île, où notre paquebot fait escale pendant une heure ; puis le cap Muro qui termine brusquement une chaîne de hautes collines, et nous entrons enfin dans le merveilleux golfe d’Ajaccio que l’on considère, à juste titre, comme un des plus beaux du monde.

Limité à l’ouest par l’archipel des Sanguinaires, à l’est par les plaines basses du Prunelli et de la Gravona, il offre à la ville d’Ajaccio, bâtie en amphithéâtre au fond de sa courbure, le superbe coup d’œil de sa nappe azurée et des montagnes verdoyantes qui viennent mourir sur ses bords !

Partout, autour de la ville, le long de la baie, des jardins luxueux, des pentes boisées, des maquis épais forment de la coquette cité corse le plus délicieux nid qu’on puisse rêver, ceint de robustes platanes ou de grands palmiers (Phœnix Canariensis) tout imprégné du parfum des cistes, des orangers et des acacias. Et pour contraster avec cette nature d’une exubérante richesse, les paysages sévères des montagnes, vêtues de leur éternelle brousse, s’étagent de l’autre côté du golfe, jusqu’aux cimes toujours blanches de neige du massif central.



Campo di Loro. — 31 mai.


Il nous fallait employer le plus utilement possible les trois derniers jours de nos vacances ; aussi dès le matin du 31 partîmes-nous pour Campo di Loro, réser-