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Fourr., et nous fit récolter, à peu de distance du sémaphore, de superbes pieds de Morisia hypogæa Gay. Rappelons avec MM. Gillot et Chabert, que cette plante est bien moins rare en Corse que ne l’ont pensé MM. de Marsilly et Mabille, comme le prouvent ses nombreuses stations des montagnes du cap Corse, et ajoutons que nous fûmes fort surpris de voir végéter sur ses racines un parasite qu’on ne lui connaissait pas encore, croyons-nous : Orobanche Muteli Schultz.

Du sémaphore, où nous arrivons bientôt, on jouit d’une vue merveilleuse sur la Méditerranée, sur les îles Lavezzi, — où se trouve, entr’autres raretés, le délicat Nananthea perpusilla DC. — et sur les côtes de la Sardaigne où se détachent distinctement les maisons blanches de Santa Teresa Gallura. À l’aide d’une lunette marine, nous apercevons sur un récif le monument élevé à la mémoire des naufragés de la frégate la Sémillante, éclairé maintenant par un soleil qui ne fait pressentir en rien les tempêtes souvent si terribles des Bouches de Bonifacio. Mais midi s’annonce au canon des vaisseaux de guerre italiens mouillés dans les eaux sardes, et nous nous arrachons avec regret à ce spectacle qui marque le point le plus méridional de notre voyage.

Au retour, nous notons au passage :

Cineraria maritima L.
Ecballium Elaterium Rich.
Conium maculatum L.
Urtica membranacea L.
Rumex thyrsoides Desf.
Pinardia coronaria Less.