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nombreuses barques se détachèrent du quai où des curieux étaient rangés, et en un clin-d’œil nos bagages et nos personnes furent saisis, poussés, embarqués, passés et déposés sur le quai. Nous étions enfin sur la terre de Corse !

Nos premiers regards furent pour les Cactus Opuntia L., qui couvrent l’inaccessible rocher de la citadelle jusqu’au ras des flots, et pour les magnifiques Pircunia dioica Moq. qui sont plantés en allée le long de la Marina.

Il nous tardait de commencer nos recherches. Aussi fûmes-nous très prompts à terminer notre installation à l’hôtel Colombani qu’on nous avait indiqué. Nous recommandons spécialement aux confrères qui nous succéderont à Calvi le choix de cet hôtel très confortable, situé à l’extrémité de la ville, près de la gare, et d’où il est facile de se rendre rapidement et commodément sur le terrain d’herborisation.

À quelques cents pas de là, nous pénétrâmes dans un terrain vague clos de barrières, attenant à la gare, où une multitude de fleurs épanouies avaient, de la route, excité notre désir et notre curiosité. Dans cet espace fort restreint, — cinq ou six cents mètres carrés peut-être — se pressaient de nombreuses espèces dont quelques-unes, rares dans les herbiers, m’apparaissaient sur place pour la première fois.

On voyait l’Echium plantagineum L. aux corolles violettes auprès du rayonnant Chrysanthemum segetum L. Le Mesembryanthemum acinaciforme L. ouvrait au soleil ses belles fleurs rouges ou blanches parmi les Erodium malacoides var. althœoides (Jord.), E. moschatum L’Hérit. et Ecballium Elaterium Rich.