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Les « écoles paroissiales, disait, le 24 février 1792, Pastoret à l’Assemblée législative, languissent dans l’abandon et la misère ; le plus grand nombre d’entre elles n’était soutenu que par les charités actives de ceux qui joignaient à l’opulence l’amour sincère ou le faste heureux de la vertu ; mais la plupart de ces hommes, égarés aujourd’hui, ont retiré la main bienfaisante qui versait des secours aux enfans du pauvre[1]. »

Les frères et les sœurs de charité trouvaient des défenseurs dans l’Assemblée : « Votre comité, disait le député Gaudin dans son rapport imprimé au Moniteur du 22 février 1792[2], croit pouvoir ranger parmi les institutions utiles les Frères des Écoles chrétiennes, chargés d’enseigner en plusieurs villes à lire, à écrire, l’arithmétique et les élémens du commerce. Ils ont rempli ces fonctions avec succès et fondé même en quelques villes des pensionnats nombreux qui ont toute la confiance publique ». Il ajoutait, il est vrai, que cette association, fondée sous les auspices des Jésuites, en eut toujours le « fanatisme et l’intolérance », qu’elle ne pourrait être conservée comme corporation, mais qu’une fois dissoute on devrait accueillir ceux de ses membres qui voudraient se dévouer aux mêmes services.

Il ne craignait pas d’autre part de désigner à la reconnaissance publique « les sœurs grises, dévouées au service des hôpitaux et qui ont jusqu’ici rempli avec beaucoup de succès ces fonctions si précieuses à l’humanité et en même temps si pénibles. C’est le crime d’un clergé rebelle d’avoir empoisonné de son fanatisme des âmes qui ne devaient connaître que les œuvres de la bienfaisance ».

Dès le 12 décembre 1791, les administrateurs composant le Conseil du département avaient adressé une lettre, signée par La Rochefoucauld-Liancourt, à Cahier, ministre de l’Intérieur, pour étudier, entre autres, « le remplacement des écoles de charité[3] ». Au mois de février 1792, les Filles de la Croix du cul-de-sac Guéménée se dispersaient, et trois seulement d’entre elles, sur trente-huit qui avaient prêté serment, restaient pour assurer les classes gratuites, sur les instances du curé de Saint-

  1. Moniteur du 26 février 1792, p. 232.
  2. P. 275.
  3. Arch. nat., F1c iii, Seine, 13.