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écoles d’externes ou d’enfants du peuple qu’elles enseignaient gratis pour accomplir leurs vœux… »

Les Sœurs de Saint-Thomas-de-Villeneuve, établies rue de Sèvres à Paris depuis 1698[1], élevaient des orphelines. Fondées à Lamballe par le P. Ange Leproust, de l’ordre des Ermites de saint Augustin, pour le service des hôpitaux, elles avaient de bonne heure ajouté à leurs attributions l’éducation et l’apprentissage des jeunes orphelines. Les lettres patentes de mars 1671, enregistrées au parlement de Bretagne, leur accordaient l’autorisation de s’établir dans diverses villes de cette province « pour y exercer toutes sortes d’œuvres de charité pour le secours et le soulagement des pauvres, l’instruction et l’éducation des petites filles orphelines à la piété chrestienne, à leur apprendre à faire des ouvrages de leurs mains pour les mettre en état de gagner leur vie ». Elles tenaient une école gratuite de filles dans leur maison de la rue de Sèvres[2].

A côté des demoiselles d’extraction noble, on élevait également des filles du peuple, à titre gratuit, à la maison royale de l’Enfant-Jésus, fondée par le curé de Saint-Sulpice, Languet de Gergy ; elle devait son titre à la protection de la reine Marie Leczinska[3] qui avait obtenu en sa faveur les lettres patentes de décembre 1751, enregistrées le 24 juillet 1752. Dans un mémoire adressé à Louis XV, en 1747, le curé de Saint-Sulpice donne des renseignements détaillés sur cette « maison de pension », achetée par lui 86,100 livres en 1732[4], mais louée dès 1724, et qui se trouvait entre les chemins de « Sèves » et de Vaugirard, avec entrée sur la rue de Sèvres. D’accord avec le

  1. Ce n’est toutefois qu’en 1711 que des lettres patentes leur accordèrent une existence légale à Paris (L. Lambeau, le Couvent des Hospitalières de Saint-Thomas-de-Villeneuve, annexe aux Procès-verbaux de la Commission du Vieux-Paris du 25 mai 1907).
  2. Hurtaut et Magny, ouvr. cité, t. IV, p. 578, et Sauval, Antiquités de Paris, t. I, p. 658. Ce sont elles également qui dirigeaient depuis 1754 la maison des orphelines de l’Enfant-Jésus ou de la Mère-de-Pureté, cul-de-sac des Vignes (rue des Postes), unie le 30 brumaire an III aux orphelines de la rue de Sèvres (Arch. nat., S. 7051, et arch. de l’Assistance publique).
  3. Mémoires du duc de Luynes, t. XI, p. 280, 391.
  4. Jaillot, Recherches sur Paris, 1775. T. V : Quartier du Luxembourg, p. 93.