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Ce sont des sœurs de paroisse, soumises à l’autorité du curé, qui donnaient l’instruction sous le nom de Sœurs de Saint-Anne aux pauvres filles de la paroisse Saint-Roch. Elles n’avaient ni clôture, ni grille, ni chapelle, ni cimetière, assistaient aux offices de la paroisse, selon les conditions imposées par leurs fondateurs, M. et Mme de Fremont[1]. Les postulantes reçues d’abord avec l’agrément de M. de Frémont, puis de sa fille, la maréchale de Lorges, furent ensuite choisies par le curé de Saint-Roch. Ces filles portaient simplement un habit en serge de Saint-Lô avec une coiffe de taffetas, des bonnets noirs pour cacher leurs cheveux, un mouchoir de col en taffetas et dessous une gorgerette. Elles tenaient à la fois un ouvroir et une école répartie en trois classes : la petite, où l’on apprenait à lire et à écrire ; la grande, où l’on enseignait l’orthographe et l’arithmétique ; enfin la classe des « passagères », pour les plus pauvres qui ne pouvaient se rendre aux instructions quotidiennes.

Dans la paroisse Saint-Etienne-du-Mont, les écoles de charité pour les filles étaient tenues par les Filles de Sainte-Geneviève ou Filles noires, qui occupaient une maison « dans le carré de l’abbaye de Sainte-Geneviève au-dessus et attenant le collège de l’Ave-Maria »[2]. Elles étaient locataires de l’abbaye, qui avait droit de direction sur leur communauté. Elles avaient été fondées en 1669 par le R. P. Paul Beurrier, ancien curé de Saint-Etienne-du-Mont, puis abbé de Sainte-Geneviève[3], lequel avait reçu pour cette fondation divers dons de personnes pieuses. Leur mission était d’apprendre lire, à écrire, « travailler en ouvrages » et de former des maîtresses d’école pour la campagne. Elles n’étaient au début que trois dames, filles et veuves, dont la supérieure était demoiselle Véronique Tabourin, veuve de l’avocat Couvrechef, mais petit à petit elles aug-

  1. Règlement pour la communauté des Filles établies pour l’instruction des pauvres filles de la paroisse Saint-Roch, approuvé par l’archevêque de Paris et registre en Parlement le 28 février 1687 (Paris, Ch. Ballard, rue Saint-Jean-de-Beauvais, au Mont-Parnasse, impr. et ms. Maz, 3309).
  2. Voir bail du 31 juillet 1692 et du 22 juillet 1743 concernant une maison attenante à la première (Arch. nat., S. 7048-50).
  3. Les lettres d’établissement sont du 17 juin 1669 ; le contrat de fondation du 27 mars 1670 ; les lettres patentes d’autorisation d’avril 1677, registrées au Parlement le 23 mai 1678 (Bibl. de la Ville de Paris, ms. 186, nouv. acq., fol. 403 à 474).