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depuis 1713 rue de Reuilly[1], elles donnaient bien l’instruction aux filles pauvres dans leur communauté, mais ne faisaient pas partie du personnel des écoles de charité essentiellement paroissial.

C’est également au faubourg Saint-Antoine qu’avait pris naissance l’association janséniste des Frères Tabourin qui, favorisés par le curé J.-B. Goy, rayonnèrent bientôt dans toute la paroisse Sainte-Marguerite[2]. En 1711, un ecclésiastique, Étienne Gaillard, avait fait don à l’Hôtel-Dieu de trois maisons situées dans le faubourg Saint-Antoine, rue de Lappe, à la charge de payer tous les ans une somme de 420 livres à un maître d’école pour les enfants pauvres du quartier[3]. Ce fut l’origine de cette association de Frères des Écoles chrétiennes du faubourg Saint-Antoine qui en 1738 comptait dix-sept écoles. Leur action se fit sentir d’une façon efficace. Un lieutenant de police déclarait que depuis l’établissement de ces écoles, la police du faubourg Saint-Antoine lui coûtait 30,000 livres de moins qu’à ses prédécesseurs.

Dans la paroisse Saint-Médard, l’école de charité de filles fut tenue un certain temps par les filles séculières de la communauté de Sainte-Agathe, dissoute en 1753[4], après divers démêlés avec l autorité ecclésiastique à cause de leur jansénisme et faute d avoir pu obtenir des lettres patentes. Il existait également une école pour les pauvres, rue d’Orléans, dans le quartier de la place Maubert, dite maison de Sainte-Jeanne, et dirigée par les Filles de la Croix[5].

  1. Jaillot, Recherches… T. III : Quartier Saint-Antoine, p. 116-117.
  2. A. Gazier, les Écoles de charité du faubourg Saint-Antoine, école normale et groupes scolaires (1713-1887), dans la Revue int. de l’enseignement, 1906 ; et A. Rébelliau, Un enseignement primaire janséniste de 1711 à 1887, les Frères Tabourin, au faubourg Saint-Antoine, dans la Revue pédagogique, 1906, p. 212.
  3. Arch. de l’Assistance publique, liasse 418 ; la maîtresse devait être prise aux termes de la donation (27 juin 1711) dans la communauté établie faubourg Saint-Germain par l’abbé Bailly ; le maître devait être nommé par lui, puis par ses neveux, et ensuite par le séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
  4. Bibl. de l’Arsenal, arch. de la Bastille, 10183. Lettres de Maurepas à l’abbé Vivant des 18 mars et 21 avril 1729, et Nouvelles ecclésiastiques, 1753, p. 35, 37, 52, 146.
  5. Hurtaut et Magny, ouvr. cité, t. IV, p. 587.