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pour obtenir des lettres patentes. Mais cette fois ce fut l’archevêque, Christophe de Beaumont, qui s’y opposa, malgré l’avis favorable du Procureur général. Dans la maison de la rue des Prêtres-Saint-Séverin, à peu près en face de l’église[1], demeuraient la supérieure, la maîtresse des novices et quelques religieuses[2]. Leur habit consistait en une robe et un bonnet noirs. Pendant la Révolution, elles changèrent de costume pour pouvoir continuer leurs œuvres de bienfaisance. D’après une déclaration du 10 novembre 1747[3], faite par leur supérieure, Mme Gérard, elles étaient alors au nombre de quinze sœurs, dont trois à Saint-Séverin et quatre à Saint-Paul. Elles avaient pour confesseurs les curés de Saint-Gervais, de Saint-Josse et un père « piquepusse ».

Dans la paroisse Sainte-Marguerite se trouvaient, rue Basfroy, des filles séculières, autorisées par lettres patentes de septembre 1682, pour l’instruction des enfants pauvres du faubourg Saint-Antoine. Les duchesses de Noailles et de Lesdiguières, dames de charité de la paroisse Saint-Paul, les avaient fait venir, en 1679, d’Aubervilliers, où elles s’appelaient Filles de Notre-Dame-des-Vertus, sous la direction d’Aimée de Buha. Le curé de Saint-Paul, Mazure, leur donna, en 1682, une maison qu’il possédait rue Saint-Bernard. Ses héritiers attaquèrent son testament, et le legs fut annulé en 1690. Mais la maison fut rachetée et concédée aux écoles par M. de Bragelongne, conseiller à la cour des aides ; c’était la première maison à gauche en quittant la grille du presbytère, touchant l’enceinte du cimetière Sainte-Marguerite. Les Filles de Notre-Dame-des-Vertus devinrent alors les Filles de Sainte-Marguerite[4].

Quant aux Filles de la Trinité, dites Mathurines, établies

    communauté rue de Montreuil, au faubourg Saint-Antoine, puis rue de la Muette en 1719, dans le même quartier, puis en 1726 rue des Prêtres-Saint-Séverin.

  1. Guilhermy, Inscriptions…, t. I, p. 310, cite cette inscription qu’il y a vue : Tronc pour les livres des écoles des pauvres filles.
  2. Léon Séché, les Derniers jansénistes. Paris, 1891-1893, 3 vol. in-8o, t. I, p. 99 à 102 ; et Ed. Finot, Port-Royal et Magny. Paris, 1888, in-12.
  3. Bibl. de l’Arsenal, arch. de la Bastille, ms. 10184.
  4. P. Hélyot, Histoire des ordres monastiques, édit. Migne, in-4o, t. IV (additions par L. Badiche), p. 1564.