Page:Fons - Sully Prudhomme, 1907.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 35 —

fiables définissant le Tout obscur par delà même notre connaissance, ne sont pas le mal, le péché, mais qu’en accroissant au contraire l’instinct de l’humanité vers l’Idéal, on seconde l’« Être » dont la loi primordiale est une loi d’aspiration.


✽ ✽

Créer du moins imparfait par le concert de la Forme et de sa compréhension scellées dans l’Amour, essentialiser les apparences, déterminent, en même temps que l’œuvre de M. Sully Prudhomme, les doctrines classiques. Constater le complexe, émonder l’inutile, représenter le substantiel constitue une poétique dominatrice, car le mystère ne signifie pas néant et chaos, s’il vêt la multiplicité de formules virales dont le rythme n’est pas analogue ou est supérieur à nos rythmes. Cela que pressentirent Ronsard et Racine, — Hugo et Musset, malgré leur quasi-génie, l’ont ignoré : le goût classique, ravalé par sa décadence à la médiocrité d’une convention mondaine, enseigna dans sa méditerranéenne origine une synthèse magnifique ; science du définitif, aliment de l’éternel, il était la transformation condensée et cadencée des choses, non point leur castration selon le faux grief dont le bafouèrent sottement les romantismes. À ce classicisme s’allie l’indestructible symbolisme ; M. Sully Prudhomme tenta dans son