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quement Déclin d’amour, Joies sans causes, Ne nous plaignons pas, Scrupule, Un exil, Soupir, L’Agonie, De loin, Corps et âmes, Le Signe, Le Réveil, qu’on le tiendrait valablement pour un grand Poète, tant à travers ces pièces insondablement transparent nous sollicite l’immense et immortel désir humain d’espérer et d’aimer.

L’année 1870 tut de toutes parts néfaste pour un cœur si riche : au mois de janvier, — sa sœur étant mariée, — l’oncle, la tante et la mère du Poète moururent à quelques jours de distance. Puis la guerre surgit ; il s’enrôla dans la mobile avec son ami le plus cher et le plus lointain Léon Bernard Derosne ; les pénibles fatigues du siège compromirent très gravement sa santé déjà fort ébranlée par les surmenages intellectuels ; quand il put quitter Paris, en lui germait une maladie, d’une intensité bientôt redoutable ; toute la partie inférieure du corps quasi paralysé, ce soldat stoïcien faillit mourir à Vichy ; tandis que lentement il guérissait un peu, il renferma ses tristesses patriotiques dans les Impressions de la guerre qu’il compléta en 1874 par les nobles sonnets de la France. Depuis cette époque, son activité physique ne s’est jamais reconstituée, mais s’il a souffert de crises nerveuses qui alarmèrent ses intimes, il reconquit bientôt toutes ses forces de pensée.

En 1872 parurent la Révolte des Fleurs et les