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celui de l’ennemi. Les effectifs français de 1914, même renforcés de l’armée britannique encore peu nombreuse au début de la guerre, ne permettaient pas d’envisager une telle entreprise. Notre doctrine de la guerre était donc trop courte, en se limitant pour tous à une magnifique formule d’offensive par trop exclusive.

Pour compenser ces faiblesses doctrinales, nous avions un état-major de premier ordre, parfaitement rompu à son métier propre et comprenant en outre des esprits d’une grande valeur. L’École supérieure de guerre et le Cours des hautes études militaires avaient en effet développé le goût du travail chez beaucoup d’officiers, comme aussi entretenu et étendu leurs facultés. Les natures bien douées allaient profiter du savoir acquis comme aussi de leurs capacités largement agrandies et fortement assouplies. Elles allaient pouvoir rendre pendant la guerre les meilleurs services en s’adaptant aux circonstances, si nouvelles fussent-elles. Mais encore fallait-il les diriger, car en majorité ils étaient de jeunes officiers, et par suite manquaient de maturité, c’est-à-dire de l’expérience qui seule donne au jugement tout son développement, et de l’autorité qui seule garantit au commandement le calme et l’aplomb des justes et fortes décisions.

En tout cas, et dès le début, toutes les opérations de réquisition, mobilisation, transports de concentration ou de ravitaillement, et l’ensemble des services de l’arrière aux proportions extraordinaires,