Page:Foch - Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, Tome I, 1931.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée

nationale, pour la Russie, en un voyage de plusieurs semaines. Pour un grand nombre d’autorités, pour le Parlement, commençait la saison des vacances. Moi-même je partais de Nancy le 18 juillet avec l’intention de passer quinze jours de congé en Bretagne.

Brusquement, le 23 juillet, l’ultimatum de l’Autriche à la Serbie, par ses conditions inacceptables, semblait-il, apportait dans le ciel politique une formidable décharge électrique. Et comme, néanmoins, la Serbie les acceptait avec deux faiblies réserves tendant à s’en remettre au jugement des grandes puissances et du tribunal de La Haye, le représentant de l’Autriche à Belgrade quittait sa résidence, en rompant les relations et en déclarant la réponse insuffisante. Par là s’affirmait le parti pris bien arrêté de l’Autriche de prendre les armes sans plus d’examen. D’autre part, l’alliance étroite qui unissait les deux empires centraux laissait craindre que l’engagement du fidèle second fût le simple prélude de l’entrée en action déjà décidée de l’Allemagne, que le conflit cherché en Orient fût l’avant-coureur de celui poursuivi en Occident. Le rapide développement des faits ne tardait pas à l’établir.

Le 28 juillet, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie ; le 29, elle bombarde sa capitale, Belgrade ; le 31, elle ordonne la mobilisation générale de ses troupes. En vain le gouvernement de Londres a-t-il proposé de soumettre le litige à un arbitrage de quatre grandes puissances désintéressées, France, Angleterre, Allemagne, Italie ;