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unanimes protestations des populations, violemment arraché à la France l’Alsace et la Lorraine. Après avoir été plusieurs fois le témoin de ces scènes, c’est de là que je partais pour entrer, en octobre 1871, à l’École polytechnique, dans un Paris tout fumant encore des incendies et des ravages de la Commune. Ici le pays était à refaire.

Quand il avait été question de mon entrée à l’École polytechnique, c’est surtout les carrières civiles, dont elle ouvre les portes, que ma famille avait envisagées. Mais, après la fin de la guerre malheureuse dont nous sortions, une première tâche s’imposait à tous, à la jeunesse notamment, de travailler au relèvement de la patrie dès à présent démembrée et constamment menacée d’une destruction totale. Aussi je n’hésitais pas à me ranger parmi les volontaires pour l’artillerie, désignés sous le nom de « petits chapeaux », appelés à entrer à l’École d’application de Fontainebleau après quinze mois d’École polytechnique, et à en sortir au mois de septembre 1874 pour arriver comme officiers dans les régiments.

Au lendemain de nos désastres et malgré une indemnité considérable payée au vainqueur, la France, entièrement désarmée par l’effet des capitulations qui avaient livré son