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même année, à l’École polytechnique. Au collège Saint-Clément, nous partagions l’habitation avec des troupes allemandes de passage, et en permanence avec un bataillon du 37e régiment poméranien. Ce voisinage ne manquait pas de créer de nombreux incidents, car ceux qui le constituaient tenaient à nous faire sentir le poids de leur victoire, et, dans des assauts pleins de violence et de brutalité, à affirmer à tout propos et sans plus de prétexte le droit de tout faire qu’elle créait à leurs yeux. De là, nous allions à Nancy subir à trois époques de l’été 1871 les épreuves écrites, puis les examens oraux d’admissibilité et d’admission à l’École polytechnique. Le général de Manteuffel gouvernait la Lorraine occupée et commandait l’armée d’occupation. Il résidait sur la place Carrière, dans le Palais du Gouvernement où la déclaration de guerre de 1914 devait me trouver commandant le 20e corps d’armée. Il y recevait à leur passage de nombreux hôtes allemands de marque, princes, généraux, ou grands états-majors, et c’était chaque fois de bruyantes manifestations d’enthousiasme, des parades et des retraites militaires importantes en l’honneur des personnalités qui avaient mené les armées à la victoire ou qui par le traité de paix avaient, malgré les