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Robert Fludd et prouvées surabondamment, ce qui est mieux.

Néanmoins, cette œuvre grandiose présente un défaut capital pour le lecteur de notre époque. Elle est conçue selon la méthode déductive. C’est-à-dire que, après avoir, au début du Macrocosme, établi les grandes lignes de son système et en avoir démontré l’excellence, l’auteur part du point le plus élevé où la Connaissance humaine puisse atteindre, pour descendre progressivement jusqu’au monde sublunaire. Dans ces conditions, le lecteur, qui n’a pas, avant d’ouvrir le livre, la moindre idée de cette conception immense, ne se trouve avoir compris que lorsqu’il a parcouru l’ouvrage tout entier. Cette manière est du reste, celle qui a prévalu jusqu’à l’ère de la prépondérance de l’analyse et de l’induction, — c’est-à-dire jusqu’à nos jours. Nous ne raisonnons plus ainsi maintenant et le lecteur se rebuterait dès les premières lignes si on lui présentait un ouvrage établi de cette façon.

Il a donc fallu employer un artifice pour permettre au public de pénétrer la pensée de l’auteur : cet artifice consiste simplement à morceler d’abord l’œuvre tout entière en la publiant par fractions. Heureusement elle s’y prête : elle est, sous ce rapport, à l’image de la Nature qu’elle