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mon sillon.

— Tant qu’il a pu. Quand il a passé l’étude à Francis, elle était, tu peux le croire, en bon état, et il est juste que maintenant il se repose. Mais parlons un peu de toi. Le soleil d’Amérique t’a joliment roussi. As-tu fait de bonnes affaires là-bas ?

Charles ôta son chapeau, passa la main sur sa figure basanée où, maintenant qu’il était découvert, on voyait l’empreinte de plusieurs cicatrices et répondit :

— J’ai réussi à ne pas me laisser écharper par les brigands des placers, voilà tout.

— Bon ! cela ne valait pas la peine d’aller si loin ; mais mon père l’avait prédit.

— Il doit bien m’en vouloir, n’est-ce pas ?

— Moins depuis que tu lui as annoncé ton intention de revenir après ton expédition d’Amérique, beaucoup moins. Au reste, il parle peu de ces affaires-là, et ce n’est que par notre mère que nous avons su quelque chose. Puisque nous sommes seuls, raconte-moi donc un peu tes aventures.

Cette demande ne parut plaire que très-médiocrement à Charles ; mais il fit cependant le récit succinct de sa vie depuis quatre ans. La