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mon sillon.

ou les autres. Je sais qu’il m’est inutile de te conseiller une grande prudence au moment décisif. Il est vraiment bien regrettable que tu te trouves mêlé à cela, mais je conçois que les rapports que tu as avec M. Brastard ne te permettent pas de rester neutre. La non-intervention, comme on dit en politique, serait dans ce cas une vraie lâcheté. On a beau faire, vraiment, la vie ne reste jamais un bon petit chemin bien riant, bien uni, bien facile. On a beau balayer, tailler, préparer la route, les pierres roulent, les ronces déchirent et adieu la douce sérénité de la paresse. Soyons donc forts et patients, mon cher René, et rappelons-nous que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu. Mon oncle prêchait cela ce matin, je te le redis en t’embrassant bien tendrement.

Mélite.


XXVI.


René à Mélite
Paris.

Le sort en est jeté, ma chère Mélite, la neutralité ne m’est plus permise, il faut que je