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mon sillon.

nieuses, c’est en vain que j’essaie de changer le langage des chiffres, ce langage est inflexible. Cependant renoncer à cette chance de salut est bien dur. Je ne vois qu’une chose à faire. M. et madame Dormans sont riches et n’ont pas d’enfants, tu as été une fille pour eux. Demande-leur, à titre de prêt, deux mille francs pour l’année prochaine. Leur promesse me suffira et j’embrasserai sur-le-champ un nouveau genre de vie. Nous n’avons encore rien demandé à personne, ma chère Mélite, et cette démarche coûte horriblement à ma fierté, mais il n’y a pas de déshonneur à demander un service et j’espère bien ne pas rester longtemps dans leurs dettes. La récente maladie de Mme Dormans t’ayant donné occasion de lui prodiguer des preuves d’affection désintéressée, elle n’en sera sans doute que plus disposée à accueillir favorablement ta requête. Pardon encore une fois, chère sœur, mais il y va vraiment de mon avenir et je connais ton dévouement.

Ton frère et ami
René.