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mon sillon.


XII.


René à Mélite


Paris.

Ma sœur, pardon ! mais j’ai reçu moralement un coup de massue et je suis encore anéanti. C’est la main délicate, la main amie de M. Brastard qui me l’a porté ; mais en est-il moins douloureux ? J’ai amèrement regretté de t’avoir lancé dans ma dernière lettre cette parole indiscrète qui a pu tant te faire espérer. Hélas ! Mélite, il n’y a pas à dire, nous faisons une chute, une chute profonde. Je me suis rendu plein d’espoir au rendez-vous que M. l’ingénieur m’avait donné. Je l’ai trouvé bienveillant comme toujours, mais très-sérieux. Il m’a fait asseoir et m’a demandé catégoriquement de lui exposer franchement mes désirs pour l’avenir et de lui tracer nettement le tableau de ma situation ac-